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Les Trois moines et autres histoires

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les avis de Cinemasie

2 critiques: 3.5/5

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Tenebres83 3.5
Arno Ching-wan 3.5 Pierre Fong et le Loup Chia Liang (aucun lien de parenté)
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Pierre Fong et le Loup Chia Liang (aucun lien de parenté)

Dans la continuité de Impression de Montagne et d'Eau, ces moines et autres histoires regroupent plusieurs courts-métrages issus du patrimoine culturel chinois. Avec ses 44 minutes, ce regroupement-ci est assez court, une durée certainement due au public visé : les maternelles... "Mais pas qu'eux, flûte alors !!!" s'écrie un adulte, enchanté, lui, par ces cartoons de curetons asiatiques et autres histoires naturelles sympatoches.

 

Les têtards à la recherche de leur maman - de Te Wei - d’après les peintures de Qi Baishi - 1960 - 15mn

Ce court a pour origine un conte populaire chinois très ancien. Adressé en premier lieu à des enfants en très bas âge, le dessin animé met en pratique pour la première fois la technique dite du lavis animé (aucun lien de parenté avec la technique des "couteaux de cuisine" que l'on peut voir dans Ken le survivant). Ceci donne un caractère un peu plus solennel pour une de ces histoire classiques que l'on trouve dans les bouquins de gamins (le résumé = le titre), de ceux à 30 euros où les trois-quarts de chaque page (maxi 10 page par bouquin) sont remplis d'une photo située au-dessus d'un texte écrit très gros. Exemple: un lapin recherche sa maman et rencontre un gros ours sur son chemin après avoir déjà papoté avec une biquette et un ver de terre : "BONJOUR MONSIEUR L'OURS, VOUS N'AURIEZ PAS VU PASSER MA MAMAN DES FOIS PAR HASARD ?" DEMANDE LE LAPIN. "OUI JE L'AI VU. JE L'AI BOUFFE" REPOND L'OURS, PAS TROP REPENTANT. "D'AILLEURS J'AI ENCORE GRAVE LA DALLE" AJOUTE T IL, TOUT EN FIXANT LE PETIT JEANNOT DE SES YEUX AFFAMES...

Le lavis animé est constitué de peintures à base d'encres de chine et d'aquarelles effectuées sur du papier de mûrier. Les formes sont des tâches floues, délimitées par le talent d'un peintre jonglant entre la quantité d'encre imbibée dans ses pinceaux, la force et le geste de son trait. L'exécution doit être très rapide, tranquille et fluide, tout comme le souligne ce vieux proverbe chinois : "Lavis est un long fleuve tranquille". Les peintures elles-mêmes sont inspirées de celles de Qi Baishi, célèbre peintre chinois du XXème siècle, spécialiste de la faune et de la flore des lacs qui excellait dans la peinture de paysages.

L'aigrette et l'huître - de Hu Jinqing - 1983 - 10mn

Ce court ci est une adaptation d'anciennes "histoires comiques", la nouvelle technique affichée étant appelée là le lavis découpage. Moins laborieuse que la précédente, elle combine le lavis animé et le découpage articulé, qui réduit le nombre de peintures nécessaires pour constituer l'animation. Le résultat à l'écran est cohérent, le comportement et les mouvements de l'aigrette sont semblables à ceux du véritable animal. Un vrai petit bijou.

 

Lavis c'est pas toujours facile non plus car de 1965 jusqu'au début des années 80, les Studios d'art de Shanghai se sont vus interdire cette technique, un "art du lettré" selon Mao, un gars qui préférait serrer lavis plutôt que de la voir en rose. Te wei, l'artiste qui réalisa l'animé vachement engagé avec des têtards, fut envoyé fisa en rééducation à la campagne (ce qui s'appelle être "mis au vert") pour y faire quelques menus travaux dégradants. Le studio reprendra toutefois ses activités après la chute de Mao, à la fin des années 70.

Les trois moines - de Ah Da - 1980 - 19mn

Celui-ci est une grosse déconne jubilatoire illustrant un vieux proverbe classique chinois (cf. résumé) avec humour et désinvolture. L'absence de parole et la musique qui accompagne ce DA et les autres nous renvoient directement à notre enfance, à Pierre et le loup et autres contes pédagogiques occidentaux, des oeuvres qui ressemblent finalement étrangement à ces courts métrages, des histoires qu'on a l'impression de déjà connaître avant même d'arriver au générique de fin. Pas dans le sens où c'est du déjà vu, plutôt dans celui où l'on est en terrain connu, l'enfance, alors qu'on s'attend à découvrir une oeuvre à priori ancrée (encrée?) dans le folklore chinois. La compréhension de l'univers présenté ainsi que des personnages et de leurs aventures est instantanée malgré une forme (encre, calligraphie...) et une approche (histoire, bouddhisme...) typique. L'enfant est petit, le monde également.

A noter : deux DVD imports japonais intitulés Chinese Animation Film Works Vol.1 et 2 regroupent ces trois courts ainsi qu'une bonne partie de ceux englobés sous le titre "Impression de montagnes...". Il y en a d'autres, de quoi largement faire une rebelotte ciné en 2006 chez nous. Là c'est du Z2 japonais qui vous flingue le portefeuille, mais qui réhabilite les DA of the world, y compris les fameux (et nombreux) travaux russes, hors sujet ici mais aussi disponibles sur d'autres DVD, dans cette même collection.

Découvrir ces films revient à s'émerveiller devant une nouveauté qui n'en est pas une et permet de snober royalement un Appleseed(même actu ciné) en se la jouant old school avec des trucs à priori complètement périmés. Oui mais non, car bien que désuet, tout ceci est réellement rafraîchissant et touchant de naïveté simple et appréciable. Ca change quoi...

Un GROS merci à filmsduparadoxe.com et à leur dossier de presse généreux (confère lien).



30 septembre 2005
par Arno Ching-wan


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